7 oct. 2016

François Hollande à Montreuil-Bellay fin octobre 2016

François Hollande, notre Président, à Montreuil-Bellay.
(Le Courrier de  l'Ouest, édition de Saumur, jeudi 6 octobre 2016, page 8) 

Légende des photos : Camp de Méron, hier après-midi. Les socles de béton destinés à recevoir les  éléments de l’œuvre mémorielle d'Armelle Benoît sont en place depuis quelques jours. L'ensemble sera dévoilé le 29 octobre lors de la visite de François Hollande.
 

La visite de François Hollande à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) est donc annoncée pour le 29 octobre 2016. Notre Président doit inaugurer un monument sur le site de l'ancien camp dans lequel furent internées plusieurs populations tout au long de la Seconde Guerre mondiale, et en particulier des Mânouches, Gitans, Roms, Yénishs qu'un décret-loi daté du 16 juillet 1912 avait définis comme étant "nomades" indésirables. 
Ce lotissement avait été construit à l'origine pour loger le personnel d'une poudrerie que la France avait décidé d'installer loin du front, traditionnellement devant  surtout sévir en Alsace et en Moselle.
Les travaux, commencés en janvier 1940, furent définitivement interrompus en juin, à la suite de l'entrée des nazis en Anjou. 
Le site devint aussitôt un centre de détention. S'il fut au début administré par la Troisième République puis par l'Occupant, il fut très vite pris en main par les autorités françaises.

Des travaux ont récemment été programmés afin de protéger les vestiges de l'ancien camp de la route de Loudun. La cave d'une ferme, qui avait brûlé en 1908, et qui a servi de prison pour des internés, a été consolidée ; un monument commémoratif - voir ci-dessus et ci-dessous - est en cours de réalisation près de la stèle inaugurée le 16 janvier 1988.

 La  stèle sur le site du camp "vachement" menacé, dans les années 1990.
Les paisibles mais pesants ruminants ont été priés d'aller paître plus loin...  

Cliquer sur les clichés pour les agrandir.

Présentation de la maquette du monument
en sous-préfecture de Saumur, le 17 août  2016.


Le site de l'ancien camp photographié d'un ULM :

    Photo aérienne légendée de J. Sigot.

 Ci-dessous, la  maquette du camp. Propriété de L'AMCT   [Les Amis de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay].


L'entrée principale du camp sur la  petite route Méron/Panreux qui le traverse.
Le camp s'appelle alors "Centre de séjour surveillé" !!!

  Internés attendant devant l'ensemble cuisines/réfectoire/réserves - partie centrale du camp.
(Archives Sœurs Missionnaires Franciscaines de Marie/J. Sigot)

 Ci-dessus, la cave/prison, avant les travaux...  

... et après, ci-dessous.



Ci-dessous, la  maquette du camp. Propriété de L'AMCT [Les Amis de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay].



Les membres du bureau de L'AMCT :

Jacques Sigot, vice-président ; Karim Fikri, secrétaire ; Sandrine Renaire, présidente ; Lydie Bernier, trésorière ; Jean Richard, vice-président. 

Willy Jousselin, notre webmaster, à gauche, avec Véronique, son épouse, et Jean Richard, près de la stèle sur le  site de l'ancien camp.

Jacques Sigot, Des barbelés que découvre l'Histoire. Un camp pour les Tsiganes... et les autres. Montreuil-Bellay 1940-1946. Editions Wallada, 2011.

17 sept. 2016

Montreuil-Bellay et ses pioupious

Montreuil-Bellay en temps de guerre (1914-1918).

    Montreuil-Bellay ; soldats en (re)présentation 
devant l'ancien couvent des Augustins.
Nous sommes tous une grande famille... 
Archives  J. S.

Ils sont [Ils étaient] 157 => environ une vingtaine par rang. Dans le 3ème rang en partant du bas : 2 calots, 14 képis et 5 casques.

Ce que Nous sommes pour Elle, notre belle et grande France... tous anonymes, seulement différenciés par la tenue.
Chacun enfermé dans son nom et l'obéissance.
Pour donner le change... et quelques espoirs aux "petits" - aux 2èmes classes, voire aux 1ères classes, quand nos ponctuels et légendaires chemins de fer en eurent même des 3èmes... -, il y a bien, au milieu du troisième rang en partant du bas, ces treize képis avec, au milieu, ce savant dégradé - oh ! le joli mot - de "CHEFS".
Mais quand les victimes sont nombreuses dans tous ces pioupious, rares sont les élus. Comme le confirment les Évangiles => Il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. (Matthieu 22:14)

Photo prise devant le bâtiment conventuel des Augustins, que les Montreuillais appelaient "Immeuble Muzet" (indication manuscrite au crayon à papier au dos du cliché), ou "Immeuble Mirguet", dans mes souvenirs.

   Couvent des Grands Augustins. (Eau-forte d'Albert Flamen, 1659).
Musée d'Angers.
In Canton de Montreuil-Bellay, Maine-et-Loire, Images du patrimoine,
qui me remercie pour mon aide.

     La  flèche blanche, au bas et à droite, indique le couvent dans les années 1970, avant sa récente restauration. Photo J. S.

 Le même immeuble aujourd'hui, après des travaux de restauration
pour la  création de logements locatifs. Photo  J. S.

20 juil. 2016

Eté 2016 : Théâtre de rues à Montreuil-Bellay



Sur  le  Net
Les 21 juillet et 4 août : 
L’abbé dans l’eau.
Balade Montreuillaise Théâtralisée

Dans le cadre des balades théâtralisées de l'été à Montreuil-Bellay, « L’abbé dans l’eau », les jeudis 21 juillet et 4 août, met en scène différents tableaux de l’histoire de la commune avec des textes originaux de Jacques SIGOT, historien local bien connu.

Il existait autrefois à Montreuil Bellay un usage étrange dont en voici l'origine : Le Baron de l'époque ayant fait construire une chaussée en pierre sur la rivière du "Thouet" pour contenir les eaux qui devaient mouvoir le moulin en bas du château. Or, à la moindre cru,  le jardin des Bénédictins était inondé. Un prieur eut l'audacieuse idée de faire couper la digue. Furieux d'une telle outrecuidance, le seigneur cita le moine à sa cour,  comme coupable de félonie.  La peine capitale fut prononcée.

Un spectacle présenté par l'Association d'Animation touristique.

Info pratiques : Jeudi 21 juillet et le jeudi 4 août, départ de l'office du tourisme à 20 h 30 - Participation 4€ ;  gratuit pour les moins de 12 ans.

Mon blog

                      
             Répétition générale, lundi 18  juillet 2016. (Photo J. Sigot)

24 mai 2016

L'indicible à Auschwitz-Birkenau



 L’indicible


Certaines photos ont disparu ; j'essaierai d'y remédier, sorry...


Frères humains qui, après nous, vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous  merci.
                    François Villon (La ballade des pendus, vers 1489)

Un document découvert fortuitement sur le Net, ce matin du mardi 24 mai 2016. (1)
Une immense  émotion ;  une sensation de  vide  abyssal  qui aspire  et  qui laisse  abattu sur le bord du chemin de la vie que l’on essaie de suivre le mieux possible, avec l’espoir- et l’illusion - d’être  heureux… en dépit de tout.
Mais là, à quelques pas devant nous, le drame, l’horreur traversent la route sans prévenir.
Cela se passe en Pologne, à Birkenau, nous prévient-on…

 

 Sommes-nous réellement à Birkenau, comme il est dit, alors que l’on nous montre le camp d’Auschwitz avec, au-dessus de l’entrée,sa terrible annonce : Le  travail rend libre.
Quand Auschwitz, une ancienne caserne militaire,n’était,pardonnez la restriction, qu’un camp de concentration, Birkenau, à quelques kilomètres - vaste ensemble de baraquements en planches, de chambres à gaz et de fours crématoires construits spécialement pendant la Seconde Guerre mondiale etdans ce but - était en même temps camps de concentration et d’extermination.Birkenau– qui peut se traduire par « Bois de bouleaux »,  était plus « dur » qu’Auschwitz, puisque les victimes n’y entraient souvent que pour être aussitôt vidées de leurs pauvres objets les plus personnels emportés dans la précipitation, avant d’être gazées puis brûlées, sans autres formes de procès.
La confusion reste courante entre les deux camps, sauf pour ceux, dont je suis, qui ont « visité » les deux sites polonais. Un troisième camp, de travail, « accompagnait » ces deux derniers : Monowitz (voir ci-dessous).
Rappeler que les Allemands n’ont pas construit de camps d’extermination sur leur territoire national.
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Parmi les  monceaux d’objet amassés  dans de  vastes salles  d’Auschwitz, cette tasse…

             


Commentaire du documentaire :  Ils n'avaient pas le droit d'avoir cet objet, alors il l'a caché au fond de cette tasse...
Un anneau en or et un collier, qui auraient été fabriqués en Pologne entre 1921 et 1931.






Quand  l’horreur s’abat sur une vie, tout ce qu’il  faut de volonté, d’imagination et de peines pour essayer de sauver un certain viatique de la vie d’avant.
Nous ne savons quasiment rien d’elle, parce qu’elle était femme, pensé-je, bien que le commentaire emploie le pronom personnel « il » : Quel âge avait-elle ? Était-elle mariée ? Avait-elle eu des enfants ? Ou était-ce réellement un homme, fiancé, mari (et) (ou) père ?
Quand le temps à son tour a passé, ses gestes désespérés ont réussi à nous laisser le témoignage d’une existence personnelle qui, pour d’autres, chefs ou (et) subordonnés,  était nulle et non avenue. 
Et quand les tortionnaires ont à leur tour disparu dans l’anonymat de leurs innombrables et innommables crimes,  cette femme – ou cet homme  - nous parle encore d’elle – de lui  -, unique,  et  nous dit qu’elle fut un jour heureuse – qu’il  fut un jour heureux.  
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(1)    Au musée national Auschwitz-Birkenau situé dans la ville polonaise d'Oświęcim, les employés ont récemment fait une belle découverte. A l'intérieur d'une tasse appartenant à un prisonnier, ils ont trouvé un double fond qui cachait des bijoux. Avant d'envoyer les Juifs dans les camps de concentration, les nazis leur confisquaient tous leurs biens de valeurs. Mais l'un des prisonniers a réussi à cacher deux bijoux à ses geôliers et c'est plus de 70 ans après la fermeture des camps qu'on les retrouve enfin. Une bague et un collier dans un double fond Pour conserver son anneau en or et son collier, qui auraient été fabriqués en Pologne entre 1921 et 1931, ce prisonnier a rusé d'ingéniosité en les cachant dans un double fond dans sa tasse. Une planque si bien trouvée qu'il a fallu attendre de nombreuses années après la fin de la guerre pour les retrouver. Un nettoyage de routine La tasse a donc été conservée tout ce temps dans la collection du musée commémoratif des deux camps de concentration allemands. Ce n'est que très récemment qu'une équipe a mis la main sur le trésor qu'elle contenait en effectuant un simple nettoyage de routine. La bague et le collier resteront exposés à côté de la tasse afin que l'on comprenne qu'ils étaient dissimulés dedans. Publié par Sophie Bernard, le 20 mai 2016

En savoir plus :

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Les trois camps dits d’«Auschwitz» : Plan ci-dessous
Auschwitz (camp de concentration)
Birkenau (camp de concentration et d’extermination)
           Monowitz (camp de travail)


Auschwitz,
.Birkenau.                            
Deux photos ci-dessus :  Jacques Sigot (mars 1995).

Monowitz, l’usine I.G. Farben.
Photo du Net  (D. R.)