1 août 2015

Balade montreuillaise en calèche avec Alain Landry

Bâtie sur le tertre qui domine la rivière du Thouet entre Anjou et Poitou, la jolie petite ville de Montreuil-Bellay peut se visiter...

- à pied avec moi :

* Visite globale de  Montreuil-Bellay :
http://jacques-sigot.blogspot.fr/2014/04/montreuil-bellay-une-si-jolie-petite.html

* Pour surtout la découverte de la muraille qui enferme la ville close :
 https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4249415882909310709#editor/target=post;postID=5548713925631004467
 
- ou, depuis la saison estivale 2015, en calèche ou en landau, sans fatigue :

Déjà, dans les années 1930, le temps d'une fête.

Eté 2015




En ce samedi 29 août 2015, deux accortes visiteuses, l'une Parisienne et l'autre Angevine, profitent fortuitement d'une visite de la ville basse avec moi, avant de "courir" la ville haute en landau.

Les voici posant devant trois siècles d'histoire montreuillaise :

A l'arrière-plan :
- à gauche : le tout début XVIIIème siècle du monastère bénédictin des Nobis ;
- au centre : le 12ème siècle du chevet de l'ancienne église paroissiale, aujourd'hui ruinée ;
- à droite : le XIIIème siècle des deux massives tours cylindriques du château seigneurial.


Après la visite à pied de la ville basse, c'est, pour les deux dames, la promenade dans la ville haute, véhiculées en landau hippomobile.


 Ces deux dames ont été attendues par nos deux patients cochers.


C'est l'heure du départ...

L'avant-veille, me fut offerte le même circuit, mais en calèche. Aussi vous partagé-je ci-dessous quelques photos - prises essentiellement dans la ville haute - au cours d'une très agréable promenade "au pas du cheval".

La balade en calèche hippomobile


L'embarquement a lieu devant l'Office du Tourisme, Place du Concorde - du nom de feu notre bel avion, et non pas Place de la Concorde, comme à Paris ; nous ne sommes qu'à Montreuil-Bellay...
Ce jour, la calèche est attelée à un généreux arabo-percheron.


Quand nous quittons la place et, avant de tourner dans la rue Nationale, nous apercevons face à nous l'ancienne imposante église conventuelle des Augustins. Bâtie au cœur de la vieille ville à partir de 1626, à la demande des augustins pauvres de Poitiers, elle vient d'être magnifiquement restaurée grâce à Alex Wilbrenninck, Montreuillais d'origine hollandaise.
Transformée au XXème siècle en garage de réparation d'automobiles et menaçant de s'effondrer, elle devait être démolie. Pour la "protéger", l'Association des Vieux Cailloux, que nous venions de créer, l'a louée à son propriétaire, et nous y avons donné des spectacles et des conférences pour la faire connaître, pour qu'on parlât d'elle et qu'on l'épargnât jusqu'à un improbable miracle.

Miracle qu'il advint donc. Restaurée, elle est devenue une vaste et belle salle privée pour toutes sortes de réceptions et manifestations.



Après avoir tourné à droite dans la rue Nationale, nous apercevons la Porte Saint-Jean qui donnait accès à la vieille ville aux voyageurs arrivant du sud. La jouxte, intra-muros, le très ancien Hôtel-Dieu du XVème siècle, nom que l'on donnait autrefois aux hôpitaux accueillant des personnes âgées ou indigentes.

 L'ancien Hôtel-Dieu, dit "hôpital Saint-Jean".

Lui aussi fut récemment très bien restauré. Il comportait deux parties qui communiquaient : une grande salle pour tous les malades, et une église/ chapelle.
De leur couche, les alités pouvaient ainsi voir et suivre l'office célébré dans la chapelle.
Il possède aussi un transept, bien visible à droite sur la photo ci-dessus.
Cet Hôtel-Dieu se situant tout près de la porte ouverte dans le rempart, les "étrangers" qui demandaient à y être admis, n'entraient pas véritablement dans la ville close.


La Porte Saint-Jean vue de l'extérieur. 

Elle est dite "à bossages" ; une semblable est visible à Provins, à Domme... Elle était l'une des six portes monumentales ouvertes dans la muraille urbaine ; il en reste quatre. Le pont-levis, qui a disparu, permettait de franchir le fossé, aujourd'hui comblé, qui longeait autrefois le rempart sur une importante partie de sa longueur.


Brève incursion dans l'ancienne ouche de la Perruche. Clos en Anjou, mais ouche en Poitou dont fit un temps partie Montreuil-Bellay. Si vous regardez bien, vous trouverez quelques maisons couvertes avec la tuile poitevine, dite "tige de botte", les autres en ardoise, comme obligatoi-rement aujourd'hui pour toutes les nouvelles constructions.
Il y a trois décennies, cette vaste ouche entre le rempart de la ville et le vieux quartier de l'Ardenne - là où le soleil arde, où il est ardent - était en herbe, et l'on y jouissait d'une vue dégagée sur l'impeccable muraille, quand un iconoclaste lotissement, mais qui rapporterait sonnante monnaie, eut raison de ce rare panorama. A Angers, on détruisit toute une ligne de grands immeubles le long de la Maine pour remettre en valeur le pied du château ; à Montreuil-Bellay, la muraille était dégagée, on construisit un lotissement qui la cache aux regards. Autre ville, autres mœurs.

Commencé eau XIIIème siècle par les Melun-Tancarville, le "mur de ville" fut ici rehaussé au XVème par les d'Harcourt, alors seigneurs du fief. Les différents matériaux utilisés permettent de distinguer les deux périodes de construction du rempart.

 Il est temps de manœuvrer pour revenir sur nos pas...




Jeter un dernier regard admiratif sur la belle porte sud de la ville... et non pas sur le photographe, Mesdames !!!

La Merveille...


Nous descendons maintenant jusqu'au pont, dit "Pont Napoléon", construit en 1810 au nord de la vieille ville. Se rendant avec son armée en Espagne pour guerroyer, le futur empereur - il n'était encore qu'un Bonaparte - dut franchir la rivière sur un ponton improvisé de barques alignées. D'où sa demande d'un ouvrage en pierre pour éviter une telle contrariété dans l'avenir...
Il lui fallut quand même attendre quelques années avant que fût jeté l'ouvrage au-dessus du Thouet.

De la bucolique Île aux Moines, face au monastère désaffecté des bénédictins, que les Montreuillais ont baptisé - avec humour ? - "Les Nobis", final de l'entendu Ora pro nobis des moines, nous apercevons les pittoresques ruines des anciens ponts gothiques qu'une crue, en 1577, a une dernière fois en partie détruits.

 Romantiques ruines des anciens ponts médiévaux
qui reliaient des îles entre elles et s'ancraient aux deux rives.

Pendant plus d'un siècle, la ville n'a plus eu de pont, remplacé par une "charrière" - nous dirions aujourd'hui un bac - qui transbordait piétons, animaux et charrettes.

Dans ce dessin (Musée des Beaux-Arts d'Angers. Legs A. Michel),
la charrière est accostée rive gauche du Thouet.
Derrière elle, les ruines des anciens ponts gothiques.
A l'arrière-plan, de gauche à droite : la collégiale, le château seigneurial, 
l'église Saint-Pierre - encore debout - et la Maison Dovalle.

Cliquer sur le dessin pour l'agrandir.

Retour vers la ville haute

La remontée vers la ville haute offre d'autres remarquables paysages urbains, la vieille ville ayant été miraculeusement épargnée par des constructions neuves. Edgard Pisani, ministre de l'Agriculture du général de Gaule, et maire de Montreuil-Bellay de 1965 à 1975, s'inspirant sans doute de ce qu'avait fait Lyautey au Maroc, a décidé de bâtir entièrement une cité neuve dans la Grande Champagne, au-delà de la tranchée de la voie de chemin de fer, pour ne pas "toucher" à la ville médiévale. L'habitat y est plus vertical, et parfois collectif, très différent de celui de la ville close, avec une "tour", comme cela se fit généreusement à l'époque.
Ce qui sauva le caractère de la vieille ville et que n'a pas réussi Doué-la-Fontaine, le chef-lieu de canton voisin.

Anecdote personnelle à propos de ce que j'appelle "La Merveille" :

De la calèche qui traverse le pont Napoléon, nous jouissons d'une merveilleuse vue sur la rivière du Thouet et sur ses îlots arborés, sur les trois parties du château et sa collégiale devenue paroissiale après la ruine de l'ancienne église romane au pied du tertre, dans la ville basse.
    "La Merveille"

C'est en 1971, après avoir découvert ce panorama exceptionnel alors que nous rendions en Normandie, venant du Maghreb où nous vivions et travaillions, que nous avons décidé de chercher une maison à Montreuil-Bellay et de nous y fixer
Préciser ici que Montreuil-Bellay n'était pas très éloignée de la Loire de mon adolescence orléanaise, ma Loire que je voulais retrouver après toutes ces années vécues au Maroc aux oueds quasiment toujours asséchés... comme le rappellent ces vers nostalgiques d'un poème de 1967, un an après mon installation au Maroc :

Sais-tu, ô ma pensée, et qu'il est doux de croire
Que j'aime encore le nom de ma lointaine Loire.
Elle va vagabonde au temps des souvenirs,
Nonchalante, inquiète, ainsi qu'un repentir ;
Et sur son sable blond répète le murmure
Qu'elle me partageait. C'est donc toi, fille impure,
Moulouya de Midelt, qui voudrais remplacer, 
Par ton cours capricieux, l'impeccable passé ;
[...]

Mais il est temps de repartir... Nous retourner pour voir encore, émergeant au-dessus des vignes, la vieille ville s'éloigner, couchée sur son tertre dans la splendeur de son passé architectural.

 [Cliquer sur la photo ci-dessous pour la découvrir entière]

  Photo prise un printemps.

Trois clochers. De gauche à droite, ceux de...
         - l'ancienne collégiale du château,
         - l'ancien monastère des Augustins, [Juste à sa droite, à l'arrière-plan, l'une des iconoclastes éoliennes de la plaine d'Antoigné.]
         - l'ancien hôpital Saint-Jean. 

Sur la droite du cliché : la Maison Dovalle avec, en façade sur la rivière, sa tour enfermant un escalier à vis.


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Coordonnées de l'homme aux calèche et landeau :
https://www.facebook.com/attelagesdeguillaume
Foulquerra : les attelagesdeguillaume@aim.com
L'Oisellerie 49390 Mouliherne)
tél. : 02.41.38.09.45
 
Le cheval attelé à la calèche était un arabo-percheron. 
Je propose mes services pour des mariages, fêtes, anniversaires. Je possède d'autres chevaux, dont des mulassiers traits poitevins, chevaux en voie de disparition.

J'ai deux chevaux arabo-percherons, 3 mulassiers, un percheron et deux irish cob.

Je possède des voitures d'attelage de prestige que je compte faire circuler dans Saumur en septembre et en fin de saison ; et des traîneaux sous lesquels je vais monter des roues plus petites, traîneaux uniques en Europe.  



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