15 sept. 2008

Site du camp de concentration de Montreuil-Bellay

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Dernière minute, au dimanche 7 février 2010 : Deux panneaux ont disparu !!!
Voir en fin d'article...

Quand l'Histoire tombe dans le(s) panneau(x)...
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La plupart des photos ci-dessus ont été prises sur le site même de l'ancien camp le lundi 15 septembre 2008.

Voici le site de l'ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Cherchez l'erreur... car si les promoteurs de ces panneaux avaient su qu'ils seraient installés sur le terrain même du camp... un beau détour assurément !!!

Ce panneau vous l'indique, c'est l'un des plus beaux détours de France, et Montreuil-Bellay, cette si jolie petite ville de l'Anjou, mérite donc votre visite...


Il y a eu un célèbre précédent. En janvier 1988, quand nous avons réussi à faire ériger une stèle commémorative sur le site, il y avait à proximité de la prison, seul vestige intact de l'ancien camp, un talentueux panneau qui semblait vouloir vanter la qualité du lieu : un camp(ing) trois étoiles. Cela ne pouvait que choquer, même si l'on pouvait comprendre que la chose annoncée n'était en réalité point là, mais au bord de la rivière et au pied du château, tous deux en ville. J'ai alors demandé que l'on retirât ce malencontreux panneau avant l'érection de la stèle. En vain, comme vous pouvez le constater.
La publication dans la presse régionale de ce cliché s'est avérée plus efficace que ma demande... et l'intrus disparut vite pour que fût enfin respectée la désolation du paysage.

Mais l'humour noir est têtu, et ce camp reste toujours une belle page de notre Histoire...


Un jeune cheval s'ébroue à proximité des marches de tout ce qui reste de l'un des baraquements du camp... la Vie est là...

La vie... il y a même des naissances...



Près des ruines de l'imposant ensemble cuisines, réfectoire, réserves, un panneau publicitaire continue de "bricoler" avec l'Histoire...


La prison, cave d'une ferme qui a brûlé au début du XXème siècle, disparaît sous les herbes folles. La stèle, inaugurée en janvier 1988, résiste mieux à l'envahissant abandon...



Au-delà de ces panneaux, rappelons la chronologie des internements dans cet ancien camp de concentration, comme il s'est parfois appelé pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ici, de janvier 1940 à novembre 1945, furent successivement enfermés derrière des barbelés électrifiés dominés par des miradors, des Républicains espagnols, des soldats français, des civils anglais, des clochards, des Russes "blancs", des collaborateurs, des soldats allemands, des civils allemands et hollandais, principalement des femmes, et surtout, du 8 novembre 1941 au 16 janvier 1945, quelque 3000 Tsiganes, victimes d'une mesure arbitraire, comme le concède l'intitulé de la stèle qui n'a accepté d'évoquer que cette seule population.

Chaque année le dernier samedi d'avril, les abords de la stèle et de la prison sont nettoyés pour accueillir une cérémonie nationale. Autrement, le site est oublié, comme le souvenir de ce qu'il fut. Quelle volonté politique aura pitié ?

Ce dimanche 7 février 2010...
Hier samedi 6, j'accompagnai Fabien Delisle, cinéaste indépendant tourangeau, qui désirait faire découvrir le site du camp à sa jeune fille Lou. Alors que je voulais leur montrer deux panneaux publicitaires particuliers sur le site du camp, je me suis aperçu qu'il n'en restait qu'un. Les plus beaux détours de France, avait disparu. Celui indiquant Montreuil-Bellay Une page d'Histoire en Anjou était encore en place. Ce qui peut se comprendre, ce camp étant bien l'une des pages - douloureuse - de l'histoire de l'Anjou. Quant au beau détour, qui avait eu l'incroyable idée de le planter là ???


Poursuivant notre visite, je remarquai que le grand panneau publicitaire qui s'affichait derrière les ruines des réfectoire/cuisines/magasin avait lui aussi disparu.


Comment expliquer la subite disparition de ces deux malencontreux panneaux ? Jusqu'à plus ample information, nous pouvons toujours croire que la décision a été prise suite à leur affichage dans ce blog.
Comme avait été efficace la publication dans la presse, en 1988, de cette autre photo "malheureuse" du camp(ing) trois étoiles...