8 avr. 2014

L'internement des Tsiganes à Cholet

Ce 8 avril 2014, le Lycée Europe Robert Schuman de Cholet - organisant un forum contre les discriminations - m'avait invité pour que je parle aux lycéens de l'internement par la France des Tsiganes - que l'on appelait "nomades" depuis la loi du 16 juillet 1912 - et du camp de concentration de Montreuil-Bellay, le plus grand pour ces derniers dans le pays pendant la Seconde Guerre mondiale.

Je suis chaque fois accompagné par Jean Richard - dit Jean-Jean, mon ami Mânouche - dont la famille a été internée dans le camp de Montreuil-Bellay, la ville où je vis.

 Le programme du forum.

Une petite erreur dans le programme : l'association invitée, et dont nous sommes, Jean-Jean et moi, les vice-présidents, s'appelle en réalité L'AMCT (Les Amis de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay), et non pas Les Amis du Camp... La différence est de taille !

- Anecdote : Rappeler ici que, jusqu'au milieu de XVIIIe siècle, Cholet était une petite bourgade qui, sous l'Ancien Régime, faisait partie de l'Election de Montreuil-Bellay.
En importance, "l'élève" a, depuis, largement dépassé "la maîtresse".

Le plus important est toujours de donner aux élèves des clés pour comprendre de quoi l'on parle, et comme je reste avant tout un instituteur, je n'oublie jamais le vocabulaire.

- Savoir différencier les Mânouches - que nous rencontrons le plus souvent chez nous, en Anjou - des Gitans, et surtout des Roms qui, sédentaires depuis des siècles, vivent souvent dans des bidonvilles à la lisière des métropoles et qui sont arrivés plus récemment en France - les premiers dans les années 1870 alors que les Mânouches sont là depuis 1419, pour les premiers. Expliquer ce que signifient ces autres appellations : Bohémiens, Tsiganes... et Yénisches.

- Savoir différencier les différents camps qui ont sévi pendant la Seconde Guerre mondiale : camps de rééducation (exemple : Dachau), de travail (Auschwitz-Monowitz), de représailles (Flabas, près de Verdun), d'extermination (Auschwitz-Birkenau ; le château d'Artheim en Autriche), d'internement (Montreuil-Bellay, en septembre 1944), de transit (Compiègne, Drancy) et de concentration (Auschwitz 1, Montreuil-Bellay)...

Archive privée avec en-tête "Camp de concentration"

Comme beaucoup d'autres en France, celui de Montreuil-Bellay fut un camp de concentration - ce que rappellent les documents des archives - dans lequel on a, entre autres, concentré des nomades derrière des barbelés électrifiés, mais sans jamais les juger, sans les faire travailler ni les maltraiter et, le plus important, sans les déporter Outre-Rhin.

Pour retrouver le principal du contenu de ma conférence, cliquer sur le lien ci-dessous :
 http://jacques-sigot.blogspot.fr/2008/08/montreuil-bellay-un-camp-de.html

... mais préciser la grande différence entre l'oral, avec l'improvisation ponctuelle, et l'écrit, texte figé.

Visionner aussi sur le Net le très beau documentaire sur le camp de Montreuil-Bellay réalisé par Alexandre Fronty qui nous a récemment quittés. Mais je crains que ce documentaire ait quitté le Net.
http://www.youtube.com/watch?v=Ha9B6LfnxjM

Ci-dessous, quelques clichés, pris par Jean Richard, de cette riche matinée dans l'amphithéâtre du lycée.
Nos remerciements pour la qualité de l'accueil et la gentillesse des lycéens.

Cliquer sur les photos pour les agrandir.


Pendant la conférence...

 ... après.


Avec Jean-Jean, assis sur les ruines de la prison, "le gnouf", du camp...

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